mardi 27 janvier 2015

De Tana à ... ???

Difficile de faire notre choix de nouvelles destinations. La météo est contre nous et tout le monde nous décourage d'aller à Fort Dauphin, dont les 600kms de pistes nécessite un 4x4 à 200 000 Ariary la journée ( 60€ ).
Nous prenons donc, dans un premier temps, un billet direction le sud pour Fianarantsoa, sur la RN7, il sera toujours temps de bifurquer à droite pour Fort Dauphin ou à gauche pour Tuléar.
Le départ est prévu à 7h30 avec l'agence Kofiam, à la gare routière sud de Tana. Tout le monde est à l'heure, et nous partons au complet à 18 passagers dans notre Sprinter Mercedes! On devient bons sur les transports à Mada! Meme si l'agence a essayé de nous carotter au dernier moment, en montant nos bagages sur un mini bus Toyota avec des sièges strapontins pour 10h de route, qui partait en 2ème ligne à 8h30!! Hey hey, pas cons, les Vahazas, faut pas nous la faire à nous!!
C'est parti! Il faut d'abord et toujours sortir des embouteillages de Tana, pour ensuite découvrir de petits villages aux maisons en terre rouge. Ensuite, les paysages de rizières à perte de vue sont époustouflants. Quand notre chauffeur roule un peu moins vite car il n'arrive pas à doubler des gros camions, j'en profite pour prendre quelques photos mais elles sont quasiment toutes floues...


Nous sommes tombés sur un pro de la conduite malgache, il double allègrement tout ce qui ne roule pas assez vite pour lui et connaît chaque virages serrés sur le bout des doigts. Les huit heures de taxi-brousse passent relativement vite, on fait deux petits arrêts une pour le petit dej et l'autre un peu après Antsirabe pour le repas de midi! On a fait 200 kms en moins de 4h. Juste 20 min pour manger et se dégourdir les pattes et nous reprenons la route. On arrive à dormir un peu quand 6 personnes descendent à Ambositra, on a deux places chacun, on peut étendre nos jambes et mieux se reposer! Il est 17h30, quand nous arrivons à Fianarantsoa sous la pluie! Arrivés à la gare routière, c'est toujours le même cinéma, on nous sollicite pour des taxis, des hôtels, des places de taxis brousse...! On n'a toujours pas décidé ce que l'on allait faire! Alors...??? On dort ici? On continue? Vers quelle direction? Analyse de la situation!! Il pleut, autant continuer à voyager, de toutes façons, on restera enfermés dans notre hôtel et puis on est pas si fatigués que ça par nos 10h de voyage!! On se décide pour le sud-ouest direction Tuléar. L'idéal serait d'aller ce soir à Ranohira aux portes du parc de l'Isalo, pour pouvoir y rester un jour ou deux. On y arriverait à 0h00, en plus un taxi brousse est plein prêt à partir. On prend donc nos tickets. On rencontre deux Vahazas qui descendent jusque Tuléar également, elles nous parlent du cyclone qui arrive sur Morondava et de la mauvaise météo que l'on risque d'avoir pendant 2 jours! JC me propose de pousser jusque Tuléar, si la météo est déguelasse, il n'y pas d'intérêt à rester à Ranomira à attendre que la météo s'améliore. On pousse jusqu'en bord de mer, la météo est toujours plus clémente. On repart donc dans un nouveau sprinter Mercedes pour 10h de route. Sauf que nous sommes séparés du groupe initial, et que nous sommes que 5 voyageurs dans le taxi brousse, dont deux chauffeurs. Direct, je prends mes aises, je m'allonge sur une des quatre banquettes. Apparemment, d'autres passagers monteront à Ambalavao à 60 kms de Fianarantsoa, dans une bonne heure! Enfin c'est ce que l'on pense comprendre, car les malgaches ne parlent pas vraiment français, ils comprennent bien, car ils se foutent de nous quand on pose des questions, mais sont très évasifs dans leur réponse! Ok, cool, moi je m'installe, je m'allonge, j'enlève mes godillots et je gonfle mon oreiller de voyage! Même pas dix minutes après notre départ, on se retrouve à s'arrêter dans toutes les fermes du patelin pour charger des tonnes et des tonnes de tomates, par ballotin de 50 kilos, au moins une quinzaine! Ce chargement dure bien une bonne heure, c'est un peu pénible d'attendre quand le gars te vend un ticket direct pour Tuléar et que tu te retrouves à faire des stops de chargement de tomates tous les 300m. "Miseria, miseria" on est pas arrivés!! 
Bon, ça se décante, il n'y a plus de place sur le toit, c'est bon signe pour nous, on va peut être décoller, direction Ambalavao pour manger avant de partir et embarquer les passagers!
Je suis malade depuis quasiment 5 jours maintenant, JC a l'air en phase de guérison car il dévore! On commande un plat local à base de riz et de zébu et de poulet, accompagnés par le fameux jus d'eau de riz chaud. Je mange 3 cuillères de riz et quelques gorgés du délicieux breuvage, et surtout j'ingurgite le tiercé gagnant: loperamide, ercefuryl, tiorfan, histoire de tenir pendant les 12 prochaines heures! Le chauffeur s'excite, on est sur le "vrai" départ, toujours pas de passagers à l'horizon. Gros gros avantage, on est 4 pour 4 banquettes, donc gros dodos pour tout le monde en perspective. Quand à deux heures du matin, on s'arrête en pleine brousse pour je ne sais quelle raison, avec JC on se réveille en se demandant ce qui se passe !! Apparemment le chauffeur répare à la lumière de son Nokia 3210 je ne sais quoi en dessous du camion! JC passe par la fenêtre pour descendre, j'utilise de façon plus classique la porte, ça sert aussi à ça, hein. Même pas le temps d'en savoir plus, juste 30 secondes pour le petit pipi du réveil inopiné, que le chauffeur nous demande de remonter illico presto! On s'exécute, sans moufter, il faut rester dans le convoi militaire et ne pas perdre trop de temps, dans le cas où les Dahalos tenteraient une attaque !!
Ce sont les rayons du soleil qui nous extirpent de notre dernier sommeil et les secousses du taxi-brousse. La route est complètement délabrée, par des nids-de-poule ou devrais je dire des nids d'éléphants, nous sommes à 90kms de Tuléar, près de deux heures. On découvre un paysage totalement nouveau, nous sommes dans la savane, avec des petites maisonnette toutes bancales en terre ou en bois, des femmes qui cuisinent par terre, et des hommes en bicyclette avec des cargaisons de petits bois, de paille ou de charbon.


On croise un petit convoi funéraire, six hommes portent un petit cercueil sur leurs épaules en direction du cimetière. Les tombes blanches sont orientées vers l'est selon la tradition.


Notre arrivée en ville au terminus de la RN7 est synonyme de prise de tête avec les malgaches. "Madame, le cyclo-pousse, madame le taxi, madame c'est pas cher 5000 Ariary" après 24h de transport, c'est un peu soûlant! Je me décharge: "il faut demander à Monsieur". Ahahaha, à JC de se les coltiner. On décide de partir aussitôt vers notre destination finale: Ifaty, on a repéré un club de plongée pas mal sur le bord de mer, à 26 kms soit encore deux heures de piste, par la RN9, ouais! Par chance, on chope un taxi brousse près à partir à la station des mini bus au nord de la ville! Là, c'est parti pour deux heures de pistes, tous ratatinés les uns contre les autres, le bonheur! Ça fait 26h de transport cumulé, notre record ! Mais ça en vaut la peine...


2 commentaires:

  1. Hahahahaha!!!! quelle aventure c'est grandiose... ça devait sentir bon les légumes dans votre carriole... et puis 26h de voyage c'est irréel de nos jours... Gros bisous à vous deux.

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  2. Pali pali!!! de nouvelles photos lol!!!!

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